• 16.03.2017 Journal de Paul Hoarau n°5-2017

    LIBERER LA PAROLE

    LA RESPECTER, L'ECOUTER DIALOGUER

    Des éléments du passé de l'île pèsent d'un poids considérable sur un grand nombre de consciences réunionnaises. Il faudra se libérer de ce poids, pour se tourner vers l'avenir, résolument . On est tenté de dire qu'il suffit de vouloir. Les choses sont plus complexes. Ces éléments pesants du passé sont faits de souffrances, de souvenirs douloureux d'humiliations, de frustrations et de hontes, inscrits, en héritage, dans les mémoires d'aujourd'hui. 

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  • Commentaires

    1
    Charles Durand
    Mardi 21 Mars 2017 à 12:02
    Charles Durand

    Le "chantier" est vaste et difficile :

    On n'efface pas plus de deux siècles de colonisation (en gros depuis 1715 début de l'esclavage jusqu'en 1946) suivie d'une dépendance post-coloniale menée par un pays très jacobin, par la seule libération de la parole même si c'est un préalable incontournable.

    La situation de notre île en position de "Tanguy" de la République n'aide pas à s'affranchir de la tutelle de la métropole.

    Nous avons raté l'opportunité de l'autonomie et notre île en est réduite à être une machine à consommer et produire des déchets à ne plus savoir qu'en faire.

    Pour quel rôle à tenir sur la planète ? La sauvegarde de la diversité naturelle (le PCR : pitons, cirques et remparts) donnait un rôle planétaire à notre île...mais nos dirigeants préfèrent encourager le remplissage des caddies, la mobilité avec la lointaine métropole, la multiplication des routes, des véhicules pour la généralisation des pique-niques et la restriction des zones naturelles protégées (Parc national, réserve marine).

    Au total, nous avonc perdu toute dignité notre seul objectif étant que la matropole donne plus, encore et toujours plus.

    Je vis ici depuis 51 ans et les espoirs d'une vraie décolonisation ayant disparus par l'autonomie puis l'indépendance comme à Maurice ou aux Seychelles, je suis très déçu par la vénalité de la société réunionnaise qui persiste à rester dans le modèle (sic) du "maître" qui a l'obligation d'entretenir ses meubles (les  esclaves)....

    2
    alain doulet
    Mercredi 22 Mars 2017 à 06:31

    L'article est intéressant et incite à l'expression en mettant en avant deux approches plutôt que de pousser l'une au détriment de l'autre. Ces deux approches se retrouvent de façon assez similaire en métropole.

    J'ai vécu plusieurs années dans le Vaucluse et j'entendais le même message qui s'exprimait non pas vis à vis de la métropole mais vis à vis de Paris. Cette centralisation jacobine était vécue comme de la mise sous tutelle, du gommage de spécificités, du rejet de l'histoire locale. Certes à la Réunion, l'écart métropole / local renforce la distance institutionnelle entre Paris et ici. Mais plutôt que de parler métropole / Réunion, je parlerai de Paris / Réunion car c'est bien du mécanisme de prise de décision dont il s'agit et l'arbitrage il est entre Paris et ici. Cela change un peu la façon de voir. Parlez avec un breton, un basque ou un béarnais et vous aurez des messages très "réunionnais". Et hormis Paris qui se sent impliqué dans les DOM, ne croyez pas qu'un provincial ait une idée très claire de sa conception des relations avec les domiens. Poser la question en 1960 à propos de l'Algérie n'aurait pas donné la même réponse. Pour moi, le débat DOM/Métropole n'a pas grand chose à voir avec le débat colonies/métropole.

    Ayant pas mal de contact par mes activités associatives avec des jeunes qui démarrent, je suis surpris de leur ouverture sur ce sujet. Quand ils doivent partir en métropole, je discute toujours avec eux de leur état d'esprit : contrainte ou choix libre ? Et je suis étonné de constater que très majoritairement leur réponse tourne autour de : "ma vie elle est devant moi, elle n'est pas derrière", pour me dire que le passé si difficile qu'il puisse être n'est pas un facteur explicatif de leur engagement d'aujourd'hui. Pas de rancœur, pas d'insouciance, mais le sentiment qu'ils deviennent progressivement citoyen d'un territoire qui est plus large que la Réunion. Et leur approche sur les 2 thèses proposées dans l'article est très ouverte. L'histoire coloniale de la Réunion résonne assez peu dans leur tête.

    L'important pour moi serait de déconnecter progressivement les mécanismes induits par l'histoire des mécanismes de régulation d'aujourd'hui. Certes on ne peut s'affranchir de l'histoire ainsi mais trop connecter les 2 définit ce qu'on appellerait en math une ordonnée à l'origine qui déforme la question d'actualité. On y arrive, il suffit de relire l'histoire de France (métropole). 

    J'ai conscience d'être très bref, il y aurait beaucoup de choses à ajouter....

    3
    Charles Durand
    Mercredi 22 Mars 2017 à 07:17
    Charles Durand

    Merci à Alain Doulet de réagir !

    Je suis tout à fait d'accord avec lui à propos de l'organisation très jacobine de la France qui fonctionne comme une chape de plomb sur le pays depusi si longtemps !

    En revanche, je n'ai jamais entendu à La Réunion ce que j'ai entendu en Polynésie (entre 1989 et 1991 lors d'un séjour professionnel) : en ce moment nous sommes français, mais si la France ne veut plus de nous ou bien si la France ne nous convient plus on ira voir ailleurs (USA, Japon, Nlle Zélande, Australie, le choix est vaste !). Les Polynésiens qui se payent le luxe, si on peut dire, d'exiger l'arrêt des essais nucléaires (à juste titre !) et sitôt arrêtés d'exiger une compensation financière pour les droits d'entrée sur les marchandises payés par l'armée qui n'existent plus. 

    Nous sommes terrorisés à la perspective du largage (cf amendement Virapoullé) et la perte alimentaire des fonds métropolitains et européens, persuadés que nous sommes de ne pas pouvoir survivre à une rupture du cordon ombilical, fut-elle légère.

    Quant aux comportemants et aux mentalités ils restent, à quelques exceptions près, fortement imprégnés par la société de plantation qui, qu'on le veuille ou non, inspire une sorte de crainte révérentielle mêlée de rebellion vis-à-vis des Blancs (pour faire court, les Blancs pouvant être de couleur noire ou autre). Un comportement que j'avais observé en Afrique équatoriale au milieu des années 1980 de façon exacerbée et explicite. Des mentalités qui restreignent fortement la liberté de penser le monde de façon autonome et sans entraves inavouées et enfouies au plus profond des consciences.

     

    Est-ce par hasard que le texte de Paul Hoarau ne suscite de réactions que chez des zoreys ? Il est bien trop tôt pour le dire ! Nous verrons bien... 

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