Magnifique paragraphe sous forme d'anaphore; très émouvant, et si proche de la réalité. Bravo, Paul!

Le vote Le Pen n'est pas un vote raciste, je connais nombre de mes patients qui n'en sont pas et ont pourtant voté extrême-droite. C'est un vote pour dire, à mon sens, aux élus sur place de tous bords, si silencieux depuis dimanche, comme ils étaient silencieux durant les week-end "jaunes", combien ils sont devenus inutiles, méprisants vis-à-vis des gens pauvres, qui passaient leur week-end sur les ronds-points, combien leur silence traduisait ce mépris. Retour de bâton que ces "Européennes". Se traduira-t-il dans les urnes aux Municipales? Rien n'est moins sûr, tant la représentativité des deux partis en tête sur place est faiblarde. Le vote aux municipales consacre la notabilité, et un maire avisés saura faire jouer ses municipaux pour conforter sa place. J'ai bien peur que l'on continue de faire du surplace, c'est-à-dire continuer d'engraisser les plus riches et d'appauvrir la cohorte toujours plus nombreuse des plus pauvres.

Notre monde touche à sa fin, et les Révolutionnaires de tous bords pointent déjà leur museau. Mais la fin de ce monde n'est pas la fin d'un système électoral ou représentatif à bout de souffle, la fin, c'est celle de notre civilisation, tout bêtement. Et elle sera redoutable.

Je pense qu'il faut aussi se poser la question : après le vote des présidentielles à la Réunion assez équilibré entre RN et LFI, pourquoi dimanche le vote s'est tournée vers le RN et non vers LFI ? Ce n'est pas un hasard seulement. C'est à mettre en relation avec la crise gilets jaunes, avec la vision qu'en ont les réunionnais.