• 02.11.2017 Journal de Paul Hoarau n°38-2017

    Un sujet qui n'est pas anodin

    LA MOBILITÉ

    Dans la recherche de solutions à des problèmes compliqués comme le chômage, la démographie, la formation des hommes, les responsables, dans la précipitation, ont souvent recours à des solutions rapides, faciles, qu'ils croient efficaces. Une certaine pratique de la mobilité, évoquée pour les affectations, pour les recrutements, pour les déplacements de personnels, fait partie de ces solutions.

    Le monde est devenu un grand village, chacun devrait pouvoir y circuler librement. Dans l'Union Européenne, sur l'ensemble des territoires français, Européens et Français circulent librement. Dans un délai qui reste à fixer, progressivement, prudemment, il devrait en être de même en Indianocéanie. Des frontières fermées, murées, sont les symptômes d'une maladie d'humanité. Mais à la liberté de circuler, doit correspondre la liberté de ne pas vouloir circuler.

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  • Commentaires

    1
    DOULET
    Lundi 6 Novembre 2017 à 06:29

     

    Le sujet abordé dans le journal du 2 novembre lève de multiples sujets de dialogue et un seul commentaire ne suffira pas à les exprimer de façon exhaustive. Si j’ai des réactions, je pourrai prolonger et détailler mon propos limité de ce jour.

     

    La question de la mobilité peut et doit s’aborder par deux entrées :

     

    • Qu’est ce qui est bon pour les réunionnais ?

    • Qu’est ce qui est bon pour la Réunion ?

     

    Il peut en effet y avoir conflit d’intérêt entre l’expression des besoins individuels et des besoins collectifs.

     

    Sur le plan individuel, la liberté est effectivement de mise. Permettre à ceux qui veulent partir de le faire ; ne pas obliger ceux qui ne veulent pas bouger à le faire. En revanche, il faut assortir ce droit à l’acceptation de ses conséquences. Un réunionnais qui a bougé a des compétences, une ouverture sur le monde qui le prédispose à occuper des responsabilités que d’autres ne pourront pas tenir. En métropole, avant, on exigeait des cadres de bouger dans toute la France. Aujourd’hui de nombreuses entreprises exigent des expériences à l’étranger en cours de carrière.

     

    Sur le plan collectif, de quoi, la Réunion a-t-elle besoin ? Tout dépend de l’objectif que l’on se donne. Si on vise une organisation économique et sociale proche de ce qui se vit en métropole, cela induit des choix. Chaque fois que les réunionnais demandent à bénéficier du même environnement socio- économique que la métropole, ils expriment le souhait de cette cible. Cet environnement suppose des règles de fonctionnement assez différentes de celles vécues aujourd’hui dans notre île. Un réunionnais me disait très justement récemment que l’ile vit en grande partie dans une économie de troc, qui biaise les mécanismes économiques entre le collectif et l’individu. C’est un élément mais il y en a d’autres, déjà évoqués dans des journaux précédents : relations entre les citoyens et les élus, relations entre le local et le national, déploiement de technologies nouvelles. Le passage de la situation actuelle à la cible demande des compétences, des ressources, à structurer en fonction de la vitesse à laquelle on veut rejoindre cette cible. Ces ressources ne peuvent s’auto-construire surtout si on est pressé ! Elles demandent de la fluidité dans les deux sens : bénéficier d’apport venant de l’extérieur de l’ile, former des réunionnais au contact d’autres environnements.

     

    Si la cible, c’est de proroger la Réunion lontan, c’est une autre approche qu’il faut avoir. Et je n’ai rien, au contraire, contre cette approche. Mais on ne peut malheureusement pas picorer les bonnes choses ça et là. Les interactions entre facteurs sont très importantes et déterminantes. Jérôme Isautier expliquait fort justement que l’arrivée du premier container à la Réunion avait signé l’acte de transformation de l’économie locale et la mort annoncée du petit commerce de distribution.

     

    Pour terminer, une anecdote. J’étais à la Nouvelle ce week end. Il y avait 10 touristes pour un mafatais. Les 2 prestataires de service que j’ai côtoyés (le gite et le snack) étaient des métros (genre néo soixante huitard bohême). L’accueil et le contact chaleureux des années 80 ont disparu. Manque de chance ou nouvelle situation ? Cela pose de multiples questions…

     

      • Lundi 6 Novembre 2017 à 09:19

        Bonjour,

        Notre problème, largement décrit par Paul Hoarau au fil de ses journaux, c'est que La Réunion "collective" n'a pas d'objectifs clairement définis, sauf à considérer que le fameux "rattrapage " puisse en être un. Et le "gag" de l'égalité réelle" montre bien l'inanité de notre vision collective de l'avenir. En tout état de cause c'est une question qui dépasse les gens actuellement au pouvoir localement.

        Et c'est bien pour ça que la conférence territoriale, qui pourrait permettre de faire émerger une vision d'avenir, fait peur et n'est pas prête de voir le jour, hélas.

    2
    Alboygene
    Lundi 6 Novembre 2017 à 10:57
    Un DOM est une structure de gestion du territoire qui n'a de vision d'avenir que celle du gouvernement cental .Lequel lorsqu'il elaborait jadis des plans ne les achevait pas.
    Tout le monde connait les verrous a faire sauter pour envisager une vision .Parmi les principaux :
    La manip de virapoullé sur l'art 73 .
    L'index de correction .
    La gabegie portuaire où les gains de productivites acquis sur la fluidité du transit n' ont beneficié aux usagers portuaires exclusivement et a L'ETAT PAR ses taxes.
    On pourra se permettre d'avoir une vision apres avoir reglé ses problèmes.
    On pourra voir ensuite d'autres details comme l'accaparemment du foncier.
    3
    Alboygene
    Lundi 6 Novembre 2017 à 11:16
    "Mais en fait, il manque, pour l'instant une approche chiffrée globale avec un solde et le
    détail de l'évolution des TFP à la Réunion".
    TFP :Transferts Financiers Publics.
    Extrait du raport Rochoux au CEMOI ?
    C'est lui ?
    Il ne manque pas il n'est pas publié.
    Un administré d'un dom n'a pas a se poser de question sur sur la maniere de son administration.
    Car comme le disait defunt Maxime Riviere.
    "On developpe lAdministration pour administrer le sous developpement"
    4
    DOULET
    Lundi 6 Novembre 2017 à 11:58

    Ces réponses m'amènent à poser une autre question :

    Dans quel ordre les évolutions se passent elles ?

    Le culturel précède l'institutionnel ou c'est l'inverse ?

    Je vois que l'on parle tout le temps d'institutionnel et c'est important. Mais pour moi, l'institutionnel est le reflet d'une situation culturelle et d'un rapport de force lui même fruit de l'état de la société et des volontés hégémoniques.

    La culture ne se décrète pas disait Wievorka (je crois) ; l'institution décrétée ne fait pas évoluer la culture. L'essentiel est dans la capacité à partager un objectif collectif et à mettre les individualités en marche vers cet objectif. Alors les institutions peuvent suivre. L'histoire nous a donné de multiples exemples de ce processus. Aujourd'hui encore, on a de multiples exemples inverses où les peuples rejettent leurs institutions parce qu'elles ne sont pas le reflet de leur culture.

    5
    Paul Hoarau
    Lundi 6 Novembre 2017 à 20:39

    L'objectif:

    a) il n'est pas "une organisation économique et sociale proche de ce qui se vit en métropole";

    b) il n'est pas, non plus, de "proroger La Réunion longtemps":

    c) il est de développer La Réunion, non pas par un copie-coller de l'organisation économique et social qui se vit en France (le rattrapage), mais de développer La Réunion à partir de La Réunion longtemps. La Réunion étant française, le modèle réunionnais sera, aussi, bien entendu français... à la manière réunionnaise.

    Le développement de La Réunion dans les "partenariats" nationaux, européens, indianocéaniens et du reste du monde, doit être de la  responsabilité des Réunionnais.

    L'approche est éminemment "culturelle" à la base.

    C'est aux Réunionnais de faire leurs choix. S'ils s'égarent, tant pis pour eux C'est de cela que les métropolitains veulent, "paternellement", nous protéger, et c'est de cela que les Réunionnais aux affaires  ont peur.

    Pour nous prémunir contre ce risque (réel):

    a) il faut cesser de vouloir faire seul (le repli identitaire);

    b) il faut ouvrir de véritables partenariats au sein des ensembles auxquels nous appartenons; négocier l'adaptation des politiques de ces ensembles à notre situation, et la prise en compte de nos politiques  par ces mêmes ensembles.

    Les électeurs, les acteurs (économiques, sociaux, culturels, intellectuels, spirituels), les élus, veulent-ils vraiment devenir, collectivement, responsables de leur devenir commun? Il ne s'agit pas revendiquer la responsabilité, mais de démontrer qu'ils peuvent l'assumer collectivement, sans risquer de conduire le pays à l'aventure et au chaos.

     

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