AVONS-NOUS ENCORE ENVIE DE NOTRE HISTOIRE ? 

Dans les revendications que nous entendons ici et là, nous entendons dire que nous devons connaitre notre histoire – notre histoire réunionnaise – nous entendons dire les mesures qu'il faudrait prendre : reconstituer la fresque de Prospère Eve et éditer des manuels d'histoire ; les afficher et les enseigner dans les écoles ; présenter des émissions historiques à la radio et à la télévision, etc. Comme d'habitude, le monde moderne annonce des mesures. Les responsables prennent des mesures, votent des budgets, montent des dispositifs, embauchent du personnel. Même si les budgets sont épuisés, les dispositifs sont créés, les responsables et les agents sont recrutés et payés, les mesures, elles, ne sont pas toujours exécutées, en tout état de cause pas toujours efficientes. Depuis des dizaines d'années, les voyants rouges du chômage, de l'analphabétisme, de la misère, du mal logement ne sont pas passés au vert, l'économie réunionnaise n'en  est pas venue à bout. Notre histoire n'est toujours  pas affichée ni enseignée, malgré les mesures, les budgets, les dispositifs et les personnels. 

Dans tout, comme dans notre histoire, avant les mesures, il y a l'esprit. Quel est l'état d'esprit de notre peuple et celui des responsables qu'il a élus, par rapport à notre histoire réunionnaise ? Le peuple, notre peuple, a-t-il encore envie de son histoire ?

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